En 2024, plus de 39 milliards d’euros ont été levés par les entreprises françaises selon France Invest. Derrière ces chiffres, chaque opération d’augmentation de capital est un moment décisif pour une entreprise.
Entre l’arrivée de nouveaux fonds, la coordination des investisseurs et les délais serrés à respecter, la gestion de la trésorerie joue un rôle aussi stratégique que technique. Une erreur de virement, un encaissement manqué ou un retard dans les flux, et c’est toute l’opération qui peut se retrouver déstabilisée. Prenons ainsi un moment pour étudier les bonnes pratiques à adopter pour garder le cap financier lors d’une augmentation de capital.
Qu’est-ce qu’une augmentation de capital ?
Commençons par le basique avec une rapide définition de ce qu’est une augmentation de capital. Cette opération permet à une entreprise de renforcer ses fonds propres en émettant de nouvelles parts ou actions souscrites par des investisseurs, qu’ils soient déjà associés ou nouvellement entrants.
Elle peut prendre plusieurs formes :
- En numéraire (apports en argent),
- En nature (apport d’actifs),
- Par incorporation de réserves.
Dans tous les cas, l’opération modifie la répartition du capital, et mobilise un certain nombre d’acteurs financiers, juridiques et administratifs. Pour ceux qui veulent aller plus loin, l’article sur le site Entreprendre du service public résume bien les enjeux et les formalités, avec des références aux textes de lois.
Et pour ceux qui préfèrent les vidéos aux articles, voici une vidéo complète sur le sujet :
Pourquoi la trésorerie est un levier stratégique lors d’une augmentation de capital
La trésorerie est-elle le parent pauvre de l’augmentation de capital ? Alors qu’on assimile parfois l’augmentation de capital à ’une simple collecte de fonds, dans les faits, les enjeux sont bien plus pointus, et cela suppose de :
- Suivre précisément l’encaissement des apports, souvent en plusieurs virements.
- Gérer les retards ou erreurs de virement.
- Coordonner les échanges entre la direction financière, les investisseurs, la banque et les conseils externes.
Chaque décalage dans ce processus peut entraîner des conséquences : immobilisation des fonds déjà reçus, report de la signature des actes, voire remise en cause du calendrier global. Le suivi de la trésorerie n’est donc plus simplement un paramètre, il devient dans ces cas de figure un élément central qui doit être piloté, en particulier par le DAF, qui a un rôle important.
Le directeur administratif et financier (DAF), ou son équivalent externalisé, joue un rôle de chef d’orchestre.
Il doit s’assurer que :
- Les modalités de souscription sont bien comprises par les investisseurs.
- Les flux entrants sont correctement identifiés.
- Les délais sont respectés et les anomalies traitées sans délai.
Sans un pilotage rigoureux, la gestion de trésorerie peut devenir un facteur de friction… voire de blocage.
Structurer les flux : le compte bancaire, un outil sous-estimé
Dans ce contexte, nos recommandations pour sécuriser votre trésorerie s’articulent autour de 3 axes :
- Avoir un compte bancaire dédié à l’augmentation de capital
- Posséder un IBAN unique pour l’opération (voir pour chaque investisseur)
- Mettre en place un suivi des encaissements via des tableaux de bord
Un compte réactif et un IBAN dédié : traçabilité, communication claire avec les investisseurs
Premier conseil, utiliser un compte bancaire dédié à l’augmentation de capital permet de fluidifier l’ensemble du processus.
Cela évite de mélanger les encaissements de l’opération avec les flux courants de l’entreprise, et permet de :
- Identifier immédiatement les versements.
- Suivre l’état de la collecte au jour le jour.
- Fournir une preuve claire en cas de contrôle ou de demande d’un commissaire aux apports.
Dans un second temps, certaines entreprises choisissent d’attribuer un IBAN unique à l’opération, voire un IBAN spécifique par investisseur.
Attribuer un IBAN dédié à l’opération d’augmentation de capital permet de structurer les flux entrants de manière claire, traçable et sécurisée. C’est une pratique de plus en plus répandue dans les opérations de collecte impliquant plusieurs souscripteurs.
Un IBAN dédié simplifie d’abord la communication : les investisseurs n’ont qu’une seule référence bancaire à utiliser, ce qui limite les risques d’erreur de saisie ou de confusion entre différents comptes. Ils savent exactement où envoyer les fonds et peuvent obtenir, si besoin, un justificatif clair à présenter à leur propre service comptable.
En interne, un IBAN unique pour l’opération permet d’isoler complètement les flux liés à l’augmentation de capital. L’équipe financière peut ainsi vérifier les mouvements sans avoir à filtrer les lignes d’un compte principal où transitent d’autres encaissements (clients, subventions, remboursements, etc.).
Certaines entreprises vont encore plus loin en attribuant un IBAN distinct à chaque investisseur. Cette granularité permet d’identifier instantanément la provenance d’un virement, sans dépendre de la qualité du libellé ou d’une intervention manuelle. Chaque ligne bancaire devient ainsi un indicateur clair, sans ambiguïté.
Suivi des encaissements : comment éviter les frictions opérationnelles
Même avec une communication fluide et un IBAN bien identifié, le suivi des encaissements reste un point sensible. Les virements n’arrivent pas toujours en même temps. Certains investisseurs peuvent oublier d’ajouter une référence, d’autres versent en plusieurs fois ou à partir d’un compte tiers. Sans un système de suivi rigoureux, ces écarts deviennent chronophages à gérer.
Il est recommandé de tenir un tableau de suivi partagé, recensant :
- Le nom de chaque investisseur.
- Le montant attendu.
- Le montant reçu.
- La date de réception du virement.
- Les éventuelles anomalies.
Cet outil peut être accessible à l’équipe financière, aux conseils juridiques et, si nécessaire, à certains investisseurs. Cela facilite la coordination et limite les frictions.
Un outil bancaire qui permet de visualiser les encaissements en temps réel, avec des notifications automatiques à chaque mouvement, peut considérablement simplifier ce travail. De plus, la possibilité d’exporter les données de virement facilite leur intégration dans les outils de suivi ou de reporting existants. Certaines banques comme Memo Bank mettent justement à disposition de leurs clients une interface leur permettant de suivre l’avancée de l’augmentation de capital.
Ce que les entreprises attendent aujourd’hui de leur banque
De l’agilité, un suivi simple, et une interface claire pour favoriser le suivi de tous les mouvements et faciliter les opérations.
Un compte pro agile, ouvert rapidement, sans friction
Lorsqu’une augmentation de capital se prépare, le temps est un facteur critique.
Les entreprises attendent donc de leur banque :
- Une ouverture de compte rapide, en quelques jours si possible.
- Des formalités réduites, notamment pour l’attribution d’un IBAN opérationnel.
- Une relation fluide, sans guichet, pour répondre aux besoins urgents.
Au-delà de la simple réception des fonds, certaines fonctionnalités peuvent aussi faire gagner un temps précieux, et elles sont un must-have pour bon nombre d’équipes financières :
- Des notifications en temps réel à chaque virement reçu.
- La possibilité d’attribuer plusieurs IBANs pour segmenter les flux.
- L’export automatique des mouvements pour alimenter un fichier de suivi ou une solution comptable.
Ces outils permettent à la direction financière d’être réactive, sans avoir à solliciter la banque à chaque étape.
Enfin, la qualité de l’interface bancaire fait la différence au quotidien. Pouvoir visualiser les souscriptions reçues, es montants manquants ou encore les références associées à chaque virement, le tout en quelques clics (et sans avoir à chercher dans tous les recoins de l’application), peut représenter un gain de temps considérable (et un stress en moins, avouons le).
Nos conseils pour choisir une banque adaptée
Une augmentation de capital mobilise plusieurs parties prenantes, mais peu d’entre elles ont un rôle aussi structurant que la banque. C’est elle qui réceptionne les fonds, garantit leur traçabilité, facilite la coordination, et permet à la direction financière de piloter l’opération dans de bonnes conditions.
Voici ce que recherchent aujourd’hui les entreprises :
- Un compte activable en quelques jours, sans lourdeur administrative.
- Des IBANs dédiés pour chaque investisseur ou pour l’opération, afin d’assurer une parfaite lisibilité.
- Une interface claire et exportable, pour piloter les flux en temps réel.
- Une relation fluide, réactive, sans attendre plusieurs jours pour chaque échange.
Une banque capable avec des interlocuteurs disponibles en ligne ou par téléphone vous fera gagner un temps précieux. C’est aussi un gage de sérénité quand l’opération implique plusieurs centaines de milliers (voire plusieurs millions) d’euros.
Aller plus loin : vos questions sur l’augmentation de capital
Nous nous sommes concentrés ici sur le volet trésorerie de l’augmentation de capital, mais les questions sur le sujet sont bien plus nombreuses, et en voici quelques unes, si jamais vos interrogations vont plus loin que la simple gestion de trésorerie :
Pour quelles raisons faire une augmentation de capital ?
L’augmentation de capital est un outil clé pour consolider la capacité de financement. Et dès lors ses possibilités d’investissement. On retrouve souvent ce type de situations pour les startups, dont les besoins d’investissement sont élevés pour des capacités de financement faibles. L’augmentation de capital permet ainsi d’avoir accès à des fonds en échange d’une partie du capital de la société. Autre cas de figure, car l’augmentation de capital est parfois nécessaire pour quand les capitaux propres de la société sont dégradés.
Qu’est-ce que la prime d’émission d’une augmentation de capital ?
On parle de prime d’émission pour évoquer l’écart entre la valeur réelle et la valeur nominale d’une action. Par exemple, lors de la création de la société, la valeur nominale est la valeur initiale de l’action. Or, lors de l’augmentation de capital, la valeur réelle de l’action peut déjà avoir changé (l’augmentation de capital se faisant sur la base de la valeur réelle).
Est-il possible de procéder à une augmentation de capital réservée aux salariés ?
Oui, mais uniquement dans le cas d’une augmentation de capital par apport en numéraire. C’est donc un cas bien spécial, mais le non-respect de cette procédure peut entraîner l’annulation de toute la formalité.
Quel est le coût d’une augmentation de capital ?
Quand on parle du coût d’une augmentation de capital, on fait surtout référence aux frais légaux, qui sont généralement entre 200 € et 300 €, en fonction des greffes. C’est le coût de la mise à jour des statuts et la modification au registre du commerce. Ajoutez à cela les frais de publication dans un journal d’annonces légales (JAL), obligatoire en cas d’augmentation de capital.