Jean-Baptiste Cousin

Jean-Baptiste est le co-fondateur de SMASH Group et DAF de formation. Il a accompagné des dizaines de PME et Startups en tant que DAF à temps partagé à structurer et piloter leur fonction Finance.

Saviez-vous qu’un peu moins d’une entreprise sur deux était toujours en activité, cinq ans après sa création (Source : INSEE) ? Si la première année est particulièrement cruciale, la gestion financière n’en est pas moins montrée du doigt par un rapport de la Cour des Comptes, qui pointe un manque de formation des entrepreneurs sur le sujet.

Gestion de la trésorerie, planification financière, anticipation des charges, etc. Autant de points de gestion que certains entrepreneurs négligent, au point de mettre en péril leur activité (alors même qu’ils ont des clients et que l’activité pourrait être rentable). SMASH Group fait donc le point avec vous sur les fautes les plus fréquentes, avec des conseils concrets pour les éviter.

L’article en résumé

Besoin d’avoir une vue synthétique de notre article ? Voici ce qu’il faut en retenir en quelques mots avec les principales erreurs à éviter :

  • Confusion entre compte personnel et professionnel
  • Absence d’expert-comptable pour la gestion et la fiscalité
  • Mauvais suivi de la trésorerie et absence de planification financière
  • Négligence des obligations fiscales, charges sociales et TVA
  • Sous-estimation des frais fixes et mauvaise appréciation de la rentabilité réelle
  • Mauvaise catégorisation des dépenses et conservation aléatoire des justificatifs

Confondre compte personnel et compte professionnel

Mélanger ses dépenses professionnelles et personnelles reste l’un des pièges les plus répandus chez les entrepreneurs. Utiliser la même carte bancaire pour régler un déjeuner client puis un plein d’essence familial brouille le suivi des chiffres et rend difficile la distinction entre transactions privées et professionnelles.

L’absence de séparation claire complique aussi la conservation des justificatifs. En cas de contrôle fiscal, il sera ardu de prouver ce qui relève de l’entreprise. Ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité est donc indispensable, quelle que soit la taille de la structure, afin de garantir une gestion saine et transparente.

Vouloir économiser en gérant sa comptabilité soi-même

Chercher à faire l’économie d’un expert-comptable en assurant seul sa comptabilité peut sembler judicieux au départ. Mais sans réelle expertise, il devient facile de commettre des erreurs : mauvaise catégorisation des dépenses, oublis de charges sociales, déclarations fiscales incomplètes… Ces maladresses peuvent coûter cher lorsqu’elles sont corrigées a posteriori (et elles prennent énormément de temps).

L’absence d’expert-comptable prive également l’entrepreneur de précieux conseils concernant l’optimisation fiscale, la TVA ou encore la gestion informatique des écritures. Solliciter un professionnel, même ponctuellement, sécurise les choix financiers et aide à suivre correctement les obligations légales, surtout lorsque la TPE évolue ou embauche. D’autant qu’il existe des cabinets d’expertise comptable spécialisés pour les entrepreneurs ou les TPE, à l’image de Numbr.

Méconnaissance ou négligence des obligations fiscales

Respecter ses obligations fiscales implique bien plus que remplir un formulaire annuel. Beaucoup sous-estiment la complexité du calendrier : TVA mensuelle ou trimestrielle, charges sociales, acomptes d’impôt sur les bénéfices, taxes locales… Les échéances s’accumulent vite et tout retard expose à des intérêts ou pénalités conséquents.

Autre écueil fréquent : la qualité des déclarations. Lire trop vite ou manquer de pièces justificatives peut conduire à oublier certains montants ou mal ventiler les revenus. Une organisation rigoureuse et un bon archivage des documents limitent grandement ces risques.

Négliger la gestion de la trésorerie et la planification financière

La gestion de la trésorerie ne se limite pas à vérifier le solde du compte bancaire. Il s’agit d’anticiper les fluctuations : rentrées irrégulières, retards de paiement des clients, décaissements imprévus… Sans ce pilotage régulier, une société peut se retrouver incapable d’honorer ses paiements prioritaires alors qu’elle semble rentable sur le papier.

Le suivi régulier des chiffres passe par la mise en place d’un tableau actualisé recensant encaissements prévus, factures à payer et charges fixes. Cette visibilité permet de réagir tôt en cas de tension et d’éviter les mauvaises surprises.

En omettant toute planification financière, le dirigeant navigue à vue. Établir des prévisions budgétaires annuelles offre un cap clair et incite à provisionner pour impôts, constituer une réserve ou identifier les investissements prioritaires. Ces réflexes permettent de mieux gérer la saisonnalité et de détecter rapidement toute anomalie.

Le recours à un DAF externalisé, même ponctuellement, est une solution complémentaire pour mettre en place cette planification financière.

Sous-estimer les frais fixes et surestimer la rentabilité

Il n’est pas rare de croiser des dirigeants enthousiastes qui calculent leur marge brute sans inclure tous les coûts fixes comme le loyer, les assurances, les abonnements logiciels ou les charges sociales. Ces postes grignotent peu à peu la trésorerie et pèsent sur la rentabilité, surtout dès que le chiffre d’affaires ralentit.

Ne pas intégrer chaque dépense récurrente dans le calcul initial fausse complètement l’analyse de viabilité. Un tableau de bord précis, listant chaque charge même minime, rend la lecture plus fiable et évite les déconvenues lors du bilan annuel. Pour vous y aider, nous avons rédigé cet article sur les indicateurs financiers à suivre pour votre entreprise, afin d’en piloter la performance.

Mauvaise organisation administrative et conservation aléatoire des documents

Une organisation défaillante des papiers et reçus entraîne souvent des difficultés à justifier une dépense ou à répondre à une demande de l’administration. Un ticket perdu ou une facture introuvable peut compliquer un dossier bancaire ou un remboursement de TVA.

Adopter une méthode rigoureuse de classement des justificatifs — numérisation, archivage chronologique, classement par type — apporte un gain de temps considérable et sécurise le suivi financier. C’est aussi un atout majeur en cas de contrôle ou de litige.